Association

Calcutta (ou Kolkata), 3ème ville d'Inde, plus de 15 millions d'habitants. Quand l'association a débuté, au début des années 2000, il était annoncé environ 100000 enfants livrés à eux-mêmes dans les rues, le plus souvent autour des deux principales gares de la ville, Howrah Station et Sealdah Station.
Ils avaient généralement entre 8 et 12 ans et vivaient sans personne pour veiller sur eux. La plupart s'était enfuie, échappant à de mauvais traitements. Les autres étaient orphelins ou perdus...
Rendons à ces enfants une part de leur enfance !
« Les Galopins de Calcutta » est une association humanitaire française de type 'loi 1901' qui a pour but de collecter des fonds et tout ce qui peut être nécessaire à l'amélioration des conditions de vie des enfants des rues et défavorisés de Calcutta, un projet débuté en mars 1999 et où l'éducation a pris une part croissante.
Abandonnés, perdus ou orphelins, ces enfants étaient meurtris et manquaient de tout. Ils grandissaient sans amour et n'avaient surtout pas d'avenir ! Ils étaient seuls et pour survivre, ils mendiaient, faisaient de petits boulots et ramassaient des journaux ou des bouteilles afin de les revendre et obtenir quelques roupies, ils vérifiaient les trains... Sans avenir et par-dessus tout en manque d'affection et d'attention, ces enfants essayaient tant bien que mal de survivre dans cet univers insécurisant qu'est la gare.
Aujourd'hui l'univers des gares a bien changé et beaucoup moins d'enfants y transitent, repoussés à l'extérieur par la police et souvent pris en charge par les institutions gouvernementales.
L'association « Les Galopins de Calcutta » est à l'initiative de Fabienne Fichet, monitrice-éducatrice française, décidée à travailler auprès des enfants de Calcutta. Fabienne a découvert l'Inde en 1989 et a été sans cesse fascinée et intriguée par ce pays. Ses amis et sa famille ont débuté un mouvement de soutien, finalement appelé : Les Galopins de Calcutta.
L'association (loi 1901) a été officiellement enregistrée en mai 1999 en France (Journal Officiel n°1085 du 29 mai 1999). Elle est aussi inscrite légalement auprès d'une organisation non-gouvernementale (ONG) en Inde, Paschim Banga Krira-O-Janakalyan Parishad (PBKOJP), depuis avril 2001.
Ce projet a offert à plus de quarante enfants un lieu où ils pouvaient se stabiliser et évoluer dans un cadre affectif et chaleureux, dans une atmosphère familiale. Il leur a apporté une sécurité, des soins médicaux, des loisirs et leur a permis de suivre une scolarité pour leur apporter un avenir meilleur. Les garçons ont été accueillis dans les foyers sans distinction de religions (hindous, musulmans, chrétiens, etc...). Ce projet a également travaillé sur le terrain afin de connaître les enfants des gares et de les orienter selon leurs désirs et besoins.
Si le travail à la gare s'est arrêté petit à petit à partir de 2010 afin de se concentrer sur les garçons accueillis, de nouvelles orientations ont été mises en place depuis 2019, comme soutenir l'ouverture d'un nouveau foyer, le soutien extérieur de certains enfants et l'orientation professionnelle des jeunes adultes accueillis dans les foyers...
Le travail à la gare
Fabienne et Sonu ont passé plusieurs années à la gare de Howrah afin de rencontrer les enfants et si possible les diriger vers des foyers. À partir de 2006, d'autres organisations se sont implantées dans cette gare et le travail s'est orienté vers Sealdah, l'autre grande gare de Kolkata.
À Sealdah, Fabienne et son équipe ont alors rencontré le petit centre de l'association Cini Asha appelé Uttaran. Les enfants de la gare y sont accueillis, nourris. L'équipe leur offre un toit et tente de les stabiliser. Certains garçons poursuivent leur vie à la gare et ne viennent que la nuit tandis que d'autres participent davantage à la vie du centre. Une fois les enfants stabilisés, le personnel de ce petit centre tente de trouver des lieux d'accueil.
C'est donc avec plaisir qu'ils ont débuté un partenariat avec nos foyers. À partir de cette rencontre, notre travail régulier dans les gares s'est arrêté et nos foyers étaient contactés quand un enfant admis à Uttaran était jugé stable et désirait quitter l'univers de la gare.
Le travail à la gare de Howrah jusqu'en 2005
Au moins deux matinées par semaine, Sonu et Fabienne arpentaient cet immense refuge qu'est la gare, visitaient les enfants déjà connus, en rencontraient de nouveaux, ceux qui étaient entre deux trains, ceux qui restaient un peu...
C'était quelquefois des vêtements ou des soins à donner, un bain à faire prendre, de la nourriture à offrir... Et c'était toujours essayer d'écouter, parfois de parler, de convaincre...
C'était parfois rencontrer un futur Galopin...
Pour Fabienne et Sonu, il faut marcher, rencontrer, parler..., discuter avec Papu, qui s'est sauvé d'un autre foyer.
Bain et petits soins et enfin la récompense, boisson aux lentilles ou plus rarement un vrai repas...
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{====} {/up filter}Les foyers

Les foyers ont fonctionné de 1999 à 2020, sous plusieurs configurations. Beaucoup de garçons y ont été accueillis mais le travail à long terme s'est centré sur plus de 45 garçons. Il y a eu au total trois foyers.
- un foyer ouvert de juillet 1999 à janvier 2020 (The Pink House) pour différents groupes selon les années
- un foyer ouvert de juin 2001 à mars 2017 (The Red House) pour les « moyens » (10/12 ans)
- un foyer ouvert de novembre 2006 à mars 2010 (The Blue House) pour les « grands » (13/18 ans)
De nombreux garçons accueillis étaient envoyés en pensionnats (Boarding Schools), ce qui permettait de travailler avec les nouveaux arrivés sur les foyers. Ceux qui atteignaient la majorité étaient dirigés vers des chambres individuelles dans un premier temps mais en 2017, a vu le jour un "After Care Center" qui accueillait, et accueille toujours, les jeunes majeurs entre études et premier travail pour les préparer à l'insertion dans la vie active.
En 2020, les garçons étant presque tous majeurs, l'association a proposé un partenariat à notre ONG "PBKOJP" (Paschim Banga Krira-O-Janakalyan Parishad) pour l'accueil d'un nouveau groupe de jeunes garçons. Ainsi s'est ouvert en janvier le foyer Vivek Home, financé partiellement pendant cinq ans par notre association, mais géré par le secrétaire de PBKOJP.
Objectifs et fonctionnement des foyers
- Donner à l'enfant un semblant de vie familiale
- Lui offrir un bon enseignement scolaire
Nous n'avons accueilli dans les trois foyers que des garçons car la majorité des enfants seuls à la gare étaient des garçons et la loi sur les maisons d'accueil interdit la mixité après 6 ans. La capacité d'accueil était d'une quarantaine d'occupants. Les admissions ont été ralenties dès 2008. Les enfants qui arrivaient étaient dirigés vers les foyers selon leur âge. Ils étaient tous re-scolarisés au plus vite mais le travail pour remettre un garçon à niveau prenait parfois plusieurs années. Tous les garçons ont été envoyés de préférence dans des écoles en anglais : avec un bon anglais parlé, ils ont plus d'opportunités sur le marché du travail. Certains ont été dirigés vers des apprentissages.
Les garçons ont toujours été encouragés à obtenir au minimum la Classe XII (BAC). Nous poursuivons notre aide pour ceux qui veulent étudier davantage selon le sérieux de l'enfant et selon les possibilités financières de l'association.
Les règles du foyer étaient bien expliquées à l'enfant à son arrivée. S'il ne souhaitait pas rester, il était alors orienté vers une solution qui lui soit mieux adaptée. S'il retournait dans la rue, il était suivi quand cela était possible. Il y a eu beaucoup de fugues dans les premières années.
Les règles étaient simples mais incontournables : les garçons devaient participer aux tâches ménagères, prendre soin de leurs affaires, aller à l'école et respecter les autres. Ils trouvaient un espace de créativité, jeux, sports, afin qu'ils puissent au mieux s'exprimer et s'épanouir. Des activités artistiques ont également été dispensées de temps en temps par les bénévoles.
Les foyers n'ont jamais eu d'influence religieuse. Tous priaient, s'ils le désiraient, dans leur religion respective.
L'enfant trouvait au foyer :
- une présence, une écoute, une orientation, de l'affection, un réconfort...
- un endroit bien à lui où ranger ses affaires
- quelques loisirs artistiques et sportifs
- une salle commune comprenant jeux, musique, télévision...
Objectifs de l'After Care Center
L'After Care Center se veut être un palier pour se préparer à la vie active et accueille au maximum 7 garçons. Ils doivent participer un minimum à toutes les tâches (courses, cuisine, ménage) et trouver un emploi à mi-temps à côté de leurs études. Les garçons accueillis sont ceux désirant poursuivre leurs études. Après l'After Care Center, c'est la vie autonome qui débute pour eux. L'association les conseille, les suit dans leurs différentes démarches s'ils ont besoin, les soutient financièrement parfois.
Tous les jeunes trouvent une écoute. Ils sont encouragés à travailler, et sont guidés dans leur choix professionnel.
Gestion
Les enfants dans les foyers ont été encadrés par :
- deux personnes résidentes par foyer
- un coordinateur (Sohail, Sudip puis Sarmita)
- la directrice (Fabienne)
- des bénévoles de temps en temps
Les jeunes de l'After Care Center sont encadrés par Pritam.
